Décrypter

le jargon technique

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Comment faire pour décrypter un jargon technique lorsque l’on assiste à une réunion de spécialistes et qu’on n’est pas du métier ?

C’est évidemment une difficulté lorsque l’on doit rédiger le compte rendu de la réunion, mais même en tant que simple auditeur, vous pouvez avoir des difficultés à profiter des échanges.

Les clés du compte rendu

Commençons par le rédacteur. Même dans le cas d’un compte rendu intégral, le rédacteur procède à un exercice de reformulation des expressions trop « orales », de suppression des hésitations, des tournures syntaxiques incorrectes. Dans le cas d’une synthèse, tous les propos sont « traduits », synthétisés, reformulés. Chaque fois qu’un intervenant parle, le rédacteur cherche à comprendre ce que celui-ci veut dire précisément, sachant qu’il ne doit malgré tout retranscrire que ce qui a été dit. L’objectif est de parvenir à la rédaction la plus efficace, tout en étant le plus fidèle possible à l’intervention originale sur le fond. Pour ce faire, le rédacteur fait appel à trois compétences :
  • Une capacité à généraliser et à synthétiser, qui lui permet d’appréhender rapidement de nouveaux concepts ou domaines et de les raccrocher à ce qu’il connaît déjà ;
  • Une solide culture générale, indispensable pour exploiter cette première compétence ;
  • Une expertise en langue française: les structures de langage, l’articulation logique, la syntaxe, le lexique utilisé, etc. sont de puissants outils permettant de déterminer le sens d’une intervention et de la reformuler ensuite correctement.

Les sujets très complexes

Maintenant, comment faire si vous assistez à une présentation dont le langage technique vous échappe complètement ? Voici quelques exemples de sujets épineux auxquels j’ai pu me confronter : le moteur à solénoïde, le marché des oléoprotéagineux, les spreads de devises ou encore le taux de conformation des agneaux d’élevage… Il existe une astuce assez simple : toute discussion a un enjeu. Il est possible de résumer une discussion sur le moteur à solénoïde sans compétence technique réelle sur le sujet parce que vous retrouverez toujours des schémas familiers :
  • rapport de cause à effet ;
  • argumentaire destiné à convaincre ;
  • objection, précision, contestation, différence d’interprétation d’une donnée technique ;
  • annonce d’une nouvelle information, description d’une innovation ;
  • description d’une stratégie avec risques et parades associées, difficulté technique, etc.

De la méthode, encore et toujours

Ce qu’il faut, c’est extraire cette ossature, la clarifier, la reformuler, quitte parfois à employer quelques totems encore mystérieux dont vous n’aurez pas totalement compris le sens et pour lesquels la reformulation serait hasardeuse, voire risquée. Par exemple, vous n’avez pas besoin de maîtriser le fonctionnement d’un moteur diesel pour comprendre qu’un solénoïde est encore le mot qui décrit le mieux le solénoïde. Ce qui est pour vous un totem est justement une notion précise pour les professionnels qui vous entourent. Inutile donc de briser des mots pertinents : personne ne vous demande de prendre la place du conférencier. Aucune discussion n’est inabordable au point qu’il soit impossible d’en traduire les enjeux essentiels. Il faut simplement beaucoup de maîtrise de la langue, de la rigueur (pour la bonne cause) et du travail. Cette méthode simple fonctionne parfaitement et j’ai déjà eu l’occasion de largement l’éprouver, bien que parfois, ce soit au prix de quelques heures de transpiration… Et vous, une anecdote à partager sur une présentation ésotérique ?
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