Quel est le métier d’un relecteur ?

Mais que fait un relecteur ? Voilà la question que les rédacteurs n’ont jamais osé poser aux principaux intéressés au risque de les froisser.

C’est pourtant une excellente question, parce que du fait d’une certaine méconnaissance de ses attributions, le relecteur souffre d’une image par trop négative : il est le « flic », qui vous arrête à la première incartade, sans tenir compte des 100 derniers kilomètres où vous n’avez pas mordu une seule fois la ligne blanche.

Je vais donc vous présenter comment un relecteur occupe ses journées.

Que signifie relire ?

La première tâche du relecteur est… la relecture ! Vous avez raison. Mais en quoi consiste-t-elle exactement ? Avant de plonger tête baissée dans le compte rendu, il prend connaissance de tous les documents dont a disposé le rédacteur pour réaliser son travail : fiche de mission, ordre du jour, convocation, documents supports… Il s’assure que toutes les consignes ont bien été comprises et respectées. Au moindre doute, il procède à une enquête pour savoir s’il dispose bien de toutes les informations. Dans cette investigation, ses informateurs privilégiés sont souvent :

  • le Commerce : pour prendre connaissance des dernières consignes clients
  • le Planning : pour connaître les conditions d’intervention
  • les rédacteurs eux-mêmes.

Ce n’est qu’ensuite qu’il entre dans le détail : vérification des premières pages, notamment des dates, liste de présence, etc. Puis, il relit le document, avec ou sans enregistrement, en intégralité ou non. En effet, selon l’expérience du rédacteur et la qualité du compte rendu, un échantillonnage peut suffire : relire le document d’un excellent rédacteur qui a déjà réalisé une relecture attentive de son document constitue parfois plus une perte de temps qu’autre chose. C’est pourquoi, outre le fait que le relecteur est un homme comme les autres (eh oui !), il arrive qu’un compte rendu précédemment envoyé comporte encore quelques coquilles…

Le relecteur ne passe pas ses journées à relire des comptes rendus

Malgré l’intitulé de son poste, un relecteur ne passe pas ses journées à relire des documents. Ses tâches sont multiples. Ainsi, en plus de corriger les comptes rendus avant livraison au client, il :

  • répond aux interrogations des rédacteurs
  • gère les demandes et insatisfactions des clients
  • cherche, recrute et forme de nouveaux rédacteurs
  • travaille à l’amélioration des process au sein de l’entreprise, dans le but de gagner en efficacité et/ou en qualité.

Chaque point de cette liste représente à lui seul des heures de travail.

L’objectif du relecteur est avant tout de satisfaire le client

L’objectif principal du relecteur est de satisfaire le client. Cela passe effectivement par la chasse aux coquilles, aux erreurs de français, etc., mais surtout par l’identification de la meilleure solution aux problèmes qui lui sont posés : qualité ou délai ? reprise ou remise ? Avancer sur la rédaction d’un compte rendu en l’absence d’une ou plusieurs consignes ou le mettre en stand-by ?… la liste est longue et à chaque problème son dilemme.

Ce qui lui prend le plus de temps est la gestion des insatisfactions clients (rares chez Codexa, heureusement !). Il doit répondre à toutes ces questions : le reproche est-il fondé ? D’où provient le problème ? S’agit-il d’une demande de reprise ou d’une alerte pour les prochains documents ? Que faut-il mettre en place pour éviter qu’il se reproduise ? Tout ce travail est réalisé main dans la main avec le Commerce et le Planning. Et quand le relecteur se tourne vers le rédacteur, c’est toujours parce que c’est la meilleure solution qui a été trouvée.

Le relecteur accompagne la Production, le Planning et le Commerce

Le relecteur est l’expert de la rédaction au back-office. Ancien rédacteur lui-même, il connaît les conditions d’intervention chez le client. Il sait ce qu’il est possible de demander à un rédacteur et ce qui est inconcevable. Il se trouve entre le rédacteur qu’il tient à préserver, pour assurer la meilleure qualité possible, et les exigences du Commerce et des clients.

Il guide ainsi le Commerce pour assurer les meilleures conditions d’intervention et le compte rendu de la meilleure qualité qu’il soit. Il peut également l’aider dans sa tâche au quotidien en expliquant directement au client ce qu’il est possible de faire, ce qui restera malheureusement toujours à la main du client, etc.

Parce que la qualité se gère surtout en amont d’une prestation, au moment de l’affectation de la personne la plus compétente pour une prestation, le relecteur, qui connaît mieux que personne le travail d’un rédacteur, peut orienter une affectation plus qu’un autre, toujours dans l’optique d’assurer les meilleures conditions d’intervention et le compte rendu de la meilleure qualité qu’il soit.

Le relecteur forme

Enfin, le relecteur est aussi formateur ! Cet aspect est capital, car la qualité repose avant tout sur le rédacteur. Il est donc chargé de :

  1. trouver des personnes aptes à rédiger du compte rendu, exercice particulier qui demande un savoir-faire spécifique
  2. les former au métier
  3. les accompagner, en s’assurant qu’ils mettent bien en œuvre ce qui leur a été enseigné
  4. assurer leur montée en compétence sur de nouveaux niveaux de retraitement ou clients, selon leurs desiderata et les nécessités de production.

Le métier de la rédaction de comptes rendus reposant avant tout sur la confiance, entre le client et la société de rédaction, mais aussi entre la société de rédaction et le rédacteur, le rôle du relecteur est capital. Une erreur de recrutement ou une mauvaise formation, et c’est toute la chaîne de production qui s’enraye.

Conclusion : le relecteur au cœur de la rédaction

Généralement ancien rédacteur, le relecteur fait tout pour préserver les rédacteurs. Parce qu’il connaît la dure réalité de leur métier, il fait le tampon entre lui et le client, ses insatisfactions et ses demandes (justifiées ou non). Il ne sollicite le rédacteur qu’en dernier recours.

En tant qu’expert de la rédaction et grand connaisseur des compétences de chaque rédacteur, il aiguille également le Planning dans ses attributions, le Commerce dans les offres qui lui paraissent raisonnables ou la Production dans sa gestion au quotidien.

Enfin, il forme les débutants, accompagne les intermédiaires dans leur montée en compétence sur de nouveaux niveaux de retraitement ou de nouveaux clients.

Alors oui, il souffre d’une mauvaise image : comme pour la SNCF, on ne retient que les trains qui partent en retard, en oubliant tous ces comptes rendus pour lesquels aucun commentaire négatif n’a été formulé. Mais non, le relecteur n’est pas un empêcheur de tourner en rond, prêt à dégainer son stylo rouge. Il ne prend aucun plaisir à demander une reprise à un rédacteur. Au contraire.

Relecteur, un beau métier ? Assurément. Souvent montré comme étant en bout de chaîne, il est en réalité présent à chaque maillon. Ses interlocuteurs sont nombreux, et leur objectif est toujours le même : livrer le document de la meilleure qualité possible. De prime abord, le métier peut sembler rébarbatif, mais chaque jour apporte son lot de problèmes et chaque demande est particulière.

Et je peux vous assurer que rien ne rend plus heureux un relecteur que lorsqu’il a réglé un problème en satisfaisant client et rédacteur.