8 étapes clés pour définir ses objectifs professionnels avec succès

Se fixer ses propres objectifs : voilà le défi qu’on m’a lancé pour l’année à venir. Ma recette en 8 étapes.

Cette année, mon responsable a décidé d’innover et de m’impliquer dans la constitution de mes propres objectifs pour 2017. Pour trouver un mode opératoire, je me suis plongé dans des magazines RH, sites de formation et même de coaching de vie, et j’en ai sorti quelques leçons générales qui se sont bien appliquées à mon cas.

Si votre responsable vous implique également dans la constitution de vos objectifs ou si vous souhaitez proposer ce mode de fonctionnement à vos collaborateurs, voici une marche à suivre efficace et prouvée.

Petite précision préalable : vous ne pouvez pas définir l’intégralité de vos propres objectifs. En effet, comme je l’ai indiqué dans mon précédent article, les objectifs doivent certes motiver le salarié, mais aussi s’inscrire dans la stratégie et les orientations globales de l’entreprise. Or, selon votre niveau hiérarchique dans la société, il est peu probable que vous soyez mis au fait de tous les projets de votre entreprise. Pour autant, ne bridez pas votre réflexion : la stratégie d’une société se dessine au quotidien et vous pouvez tout à fait deviner les orientations que suit la vôtre.

De plus, gardez toujours à l’esprit que vos propositions doivent être acceptées par votre manager. Par conséquent, mettez-vous à la place de votre employeur : à moins d’être salarié de l’Agence spatiale européenne, il y a très peu de chance pour que votre société accompagne votre réorientation vers le métier d’astronaute.

1.   J’identifie mon objectif à très long terme

Un objectif est une cible que l’on vise. Néanmoins, il ne faut pas se tromper : l’année qui arrive n’est qu’une escale pour conduire à une seule destination, celle que je souhaite – en cohérence avec le projet de mon entreprise. Il convient par conséquent de visualiser mon objectif à +5 ans ou +10 ans. C’est effectivement un exercice difficile dans notre société de l’immédiat, mais c’est pourtant capital si je veux être acteur et non spectateur de ma carrière.

La première chose à faire est donc de fixer mon cap plusieurs années devant moi. Dorie Clark, professeur à l’université Duke en Caroline du Nord, l’arrête à 5 ans, mais si mon ambition nécessite un laps de temps plus long, je peux tout à fait l’établir à 10 ou 15 ans.

Une fois ma cible identifiée, je détermine les principales étapes à franchir pour l’atteindre (compétences et expériences à acquérir, postes à occuper, etc.) en partant de mon horizon pour arriver jusqu’à aujourd’hui. Les objectifs à l’année N +1 se dessinent alors d’eux-mêmes.

2.   Je liste les compétences nécessaires pour atteindre la prochaine étape

Par exemple, si je suis rédacteur de comptes rendus et que je souhaite devenir responsable communication, la première étape peut être de m’orienter vers la rédaction web, si mon entreprise dispose d’un blog ou a besoin d’améliorer sa visibilité sur le net.

L’horizon ne sera pas forcément un nouveau poste, vous pouvez développer votre productivité, élargir la palette de vos connaissances pour appréhender différemment votre métier…

3.   Je regarde mes réalisations

La destination arrêtée, j’observe mes réalisations et fais le bilan des points forts de l’année passée, ainsi que des éléments ou des manières de faire qui auraient pu être améliorés. Pour chaque réussite ou échec, j’identifie les raisons de l’issue :

  • endogènes: celles dont je suis directement responsable, comme un manque de compétence ou de ressource ;
  • exogènes: celles sur lesquelles je n’avais aucun levier d’action, comme un resserrement du marché.

Comme je suis toujours mauvais juge de ma propre conduite, je n’hésite pas à me faire aider et à prendre le temps de discuter avec ceux avec qui j’ai eu des contacts professionnels récurrents dans l’année, qu’ils soient dans mon service ou non. Je les interroge sur le travail que j’ai mené et sur les choses que je peux directement améliorer (les éléments endogènes). Choisissez bien vos interlocuteurs : ils doivent être totalement honnêtes avec vous pour que l’entretien soit positif.

Fléchette au coeur d'une cible

4.   Je dresse l’inventaire des compétences que je dois acquérir et les tâches que je devrai effectuer

Je mets face à face mes réalisations et les compétences nécessaires pour valider l’étape suivante. Je peux écarter celles que j’ai déjà acquises (bien sûr, il ne faudra pas les oublier et éviter de les perdre en chemin), et liste celles que je dois développer. Pour reprendre l’illustration du rédacteur de comptes rendus, mes qualités peuvent être une bonne maîtrise des outils de traitement de texte et de la rédaction de comptes rendus ; les compétences qui me restent à acquérir peuvent être la rédaction adaptée au web, l’utilisation de WordPress ou la recherche de mots clés.

Les compétences peuvent être aussi des savoirs (anglais), savoir-faire (parler en public), comportements (gestion du stress)…

Ensuite, je définis ce que je devrai effectuer à terme tous les jours pour occuper le poste. Ainsi, dans le cas de rédacteur web, je devrai sûrement réaliser de la veille d’actualité, documentaire, rédiger x articles par semaine, etc.

Enfin, je range ces compétences et tâches par ordre d’importance et par délai d’acquisition que je me fixe. Dès lors, un plan de développement se dresse sur plusieurs années.

5.   Je limite le nombre d’objectifs visés

Toutes les compétences métiers, savoir-être ou savoir-faire que j’ai listés ne deviendront pas des objectifs pour l’année N+1. En effet, pour être efficaces, leur nombre doit être limité. Dorie Clark les fixe à 2. Personnellement, je pense que le maximum doit être de 3 objectifs par an, afin de ne pas disperser son attention et de s’assurer de tous les atteindre. Il vaut mieux commencer petit et se donner une chance d’y arriver plutôt que de viser trop grand et ne rien faire.

Cela ne signifie pas que votre objectif n’est pas ambitieux. Au contraire, il est préférable de viser une cible d’ampleur, plutôt que plusieurs modestes qui vous détournent de votre but premier et vous empêchent finalement d’y parvenir.

À partir de cet inventaire, je sélectionne donc les 2-3 compétences ou tâches que je dois acquérir dans l’année pour atteindre mon aspiration à long terme, puis je les fixe comme objectifs.

6.   Je suis SMARTE

Identifier une cible n’est pas fixer un objectif. Pour être efficace et réalisable, ce dernier doit être SMARTE :

  • Spécifique, c’est-à-dire précis : je n’ambitionne pas d’améliorer la communication, je détermine que j’enverrai deux newsletters par mois ;
  • Mesurable : l’objectif est quantifiable et mesurable à tout moment. Lors de la définition d’un critère, j’arrête un, voire deux indicateurs qui permettront d’évaluer l’atteinte ou non de l’objectif. Ce dernier doit toujours être chiffré, même s’il est qualitatif. Par exemple, je peux apprécier la satisfaction clients par le nombre de réclamations ;
  • Ambitieux : pour me motiver, un objectif doit être suffisamment élevé pour que je veuille donner le meilleur de moi-même ;
  • Réaliste : il doit être atteignable au risque de me décourager, voire de m’épuiser. Pour cela, je définis toutes les ressources dont j’aurai besoin : temps, budget, collaboration, etc. ;
  • Temporel : des caps doivent être fixés, à six mois, un an, deux ans, etc. Je prévois des étapes, en visant toujours mon horizon plus lointain. Je reste ainsi stimulé une fois l’objectif atteint ;
  • Ecologique/Ethique: ce dernier critère est très pertinent après ce que nous avons vu chez Volkswagen par exemple. Un objectif ne doit pas me faire perdre de vue l’éthique et l’image de l’entreprise. Je peux viser cinq articles de blog par semaine, mais seront-ils d’aussi bonne qualité, et de fait plus lus, que deux ?

Pour chaque compétence et tâche à effectuer, je me fixe des objectifs précis, ambitieux, avec des échéances et des indicateurs de suivi. J’applique ces indicateurs sur mes réalisations passées pour évaluer mon niveau présent et mon exigence. Je rédige ces objectifs au présent avec des verbes d’action et de manière positive : je n’utilise pas de formule du type « ne pas » au risque de me focaliser sur le négatif et de m’y diriger immuablement.

Je détermine les ressources nécessaires, en recensant celles dont je dispose déjà, celles que je peux acquérir en identifiant les moyens à déployer pour ce faire, ainsi que ce qui dépend de l’activité de tierces personnes. J’écarte tout ce qui dépend trop fortement de mes collègues ou de l’environnement socio-économique. Je dois entièrement avoir la main sur mes objectifs.

Objectifs smart en forme de flèche visant une cible

7.   Je priorise mes objectifs

Il convient de prioriser chaque objectif pour anticiper tous les conflits qui pourraient se poser. Par exemple, comme le démontre bien Antonio Nieto-Rodriguez, que dois-je faire si, moi facteur, j’avais pour objectif d’améliorer la satisfaction client et de réduire le temps de livraison, face à un client isolé qui éprouve le besoin discuter avec moi ? Le satisfaire ou passer à la livraison suivante ?

Une fois les priorités fixées, je détermine immédiatement le premier pas à faire, celui qui entraînera tous les autres.

8.   Je me fixe un point d’étape

Mes objectifs annuels déterminés, je définis un premier point d’étape, afin de faire le bilan sur :

  • mes réalisations ;
  • mes avancées ;
  • les ressources que j’ai pu mobiliser et celles qui me font défaut.

Lors de cet entretien de mi-parcours, je pourrai déclencher de nouveaux leviers d’action et réévaluer certains critères, temporels notamment. Attention cependant, il s’agit seulement d’ajuster le tir et non de redéfinir un cap. En effet, même si tous les chemins mènent à Rome, il ne sert à rien de tourner en rond à changer d’objectifs tous les trois mois.

Conclusion

Voilà, mes objectifs sont fixés. Ce n’est malheureusement que le début. Il me reste maintenant à en discuter avec mon responsable, à lui exposer toute mon argumentation et à le convaincre que ce que je me suis fixé correspond à mes besoins, mais aussi à ceux de mon entreprise. Je lui montre la nécessité de m’accompagner dans la formation, plutôt que de recourir à une compétence extérieure, en lui présentant ma valeur ajoutée :

  • j’ai fait mes preuves et mes réalisations ont révélé mes forces ;
  • je maîtrise le cœur de métier de la société ;
  • je partage la culture d’entreprise ;
  • mon employeur pourra s’appuyer sur la polyvalence que j’aurai acquise avec le temps…

C’est alors que, persuadé des avantages que comportent mes objectifs, mon responsable sera enclin à me rémunérer davantage.